Fermer×

Une oasis de biodiversité à quelques pas de la ville…

La petite histoire
par Tourisme Laval

Partez à la rencontre des attraits de Laval.
Laissez-vous séduire par leurs petites histoires et découvrez leurs trésors cachés.

 

Le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, c’est bien plus que le plus grand centre de location d’embarcations non motorisées au Québec. C’est en fait 42 km de rivière bordée de rives, de marais, de marécages et d’îles. C’est une oasis de nature en plein cœur de la ville et un refuge faunique pour un grand nombre d’oiseaux, de tortues et autres animaux, sans oublier une institution muséale.

C’est également une équipe qui veille à la protection, à la conservation et à la mise en valeur de la rivière des Mille Îles pour rendre celle-ci accessible à la communauté. Pilotée par Anaïs Boutin, directrice, protection et conservation, l’équipe de biologistes et de techniciens travaille, entre autres, à la conservation et à la restauration des rives et des milieux naturels, à la réhabilitation de tortues blessées, à l’inventaire des espèces en péril et à la sensibilisation des citoyens. « On oublie souvent la mission première du Parc, car les gens connaissent davantage les activités qui y sont offertes, telles que la randonnée en canot, en kayak ou en rabaska, la croisière, la pêche et la pêche sur glace, les randonnées autant estivales qu’hivernales, etc. Toutefois, pour réaliser ces activités en toute sécurité et de façon pérenne, nous devons veiller à la santé de la rivière, des rives, des espèces fauniques et floristiques », confie Anaïs Boutin.

Crédit photo: André Chevrier

Une passion qui remonte à loin

« J’ai toujours aimé les animaux. Quand j’étais petite, j’avais une fascination pour les salamandres… et je l’ai encore aujourd’hui d’ailleurs! Durant mes études au baccalauréat en aménagement de la faune, j’ai eu la chance de participer à un stage en France à la Station d’Observation et de Protection des Tortues et de leurs Milieux (SOPTOM) et c’est à ce moment-là que j’ai eu un véritable coup de foudre pour cette profession. J’ai donc poursuivi mes études à la maîtrise et mon sujet de recherche portait sur la salamandre sombre des montagnes, une espèce qu’on ne retrouve qu’en Montérégie et en Ontario. Je suis tellement passionnée que je suis aujourd’hui présidente du Ontario Dusky Salamander Recovery Team et coordonnatrice de l’équipe de rétablissement des salamandres de ruisseaux du Québec! », raconte fièrement Anaïs.

Des citoyens conscientisés et impliqués

Aujourd’hui, Anaïs œuvre au rétablissement des espèces en péril du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, plus précisément des amphibiens et des reptiles. « Lorsque je suis arrivée au Parc, il y a 11 ans, on comptait 48 espèces en péril. Aujourd’hui, on en compte 92, et malheureusement, ce nombre devrait continuer d’augmenter », soutient la directrice, protection et conservation. Pour répertorier les espèces vulnérables de la rivière des Mille Îles, notamment les tortues, et veiller à leur rétablissement, l’équipe d’Anaïs a mis sur pied, en décembre 2010, le Réseau d’observation des tortues de la rivière des Mille Îles. « Grâce à la collaboration des citoyens et des propriétaires riverains, nous sommes maintenant en mesure d’identifier les sites de ponte des tortues et de les suivre, ce qui facilite beaucoup nos travaux. Les citoyens deviennent nos yeux. Ils nous envoient des photos, notent des données importantes, bref ils sont de véritables scientifiques en herbe », explique Anaïs.

Le Parc organise également plusieurs corvées de nettoyage avec de nombreux citoyens et entreprises de la région. C’est un bon moyen de sensibiliser et de rappeler qu’en participant à n’importe laquelle des activités au parc, on contribue à sa mission.

Le Centre d’exploration, un lieu rassembleur, récréotouristique et éducatif

Pour poursuivre sa mission, le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles a inauguré, au printemps 2019, son Centre d’exploration. Ce bâtiment offre la possibilité aux visiteurs de découvrir la rivière de trois façons concrètes à partir d’un seul et même site : un espace muséal (où l’on présente l’histoire de la rivière des Mille Îles via l’exposition Incroyable, mais vrai!), un laboratoire d’écologie (où plusieurs espèces vivantes sont présentées) et l’accès direct au territoire pour la pratique d’activités de plein air tant estivales qu’hivernales.

Crédit photo: André Chevrier

Le laboratoire d’écologie du Centre d’exploration comprend également un important volet de réhabilitation. « C’est une grande fierté pour nous. Il s’agit du premier centre de réhabilitation de tortues du Québec. Les tortues blessées sont amenées ici, soignées et réhabilitées avant d’être remises en liberté. D’ailleurs, sur 66 spécimens de tortues admises à ce jour, 84 % ont été remises en liberté », souligne Anaïs.

Crédit photo: André Chevrier

De plus, ceux qui le désirent peuvent visiter le laboratoire d’écologie et rencontrer les biologistes afin d’en apprendre davantage sur les actions mises en place pour protéger ces espèces en péril ainsi que les bonnes pratiques à adopter pour contribuer à la conservation de ce milieu naturel. « C’est important pour nous de sensibiliser les visiteurs aux multiples enjeux de conservation et aux différentes menaces affectant les espèces en situation précaire de la rivière. Ça fait partie de notre travail et de notre mission », conclut la biologiste.

Saviez-vous que ?

  • 130 000 personnes ont visité le Parc en 2018 et 32 000 embarcations ont été louées
  • L’exposition permanente Incroyable, mais vrai! comporte une des plus grandes collections d’animaux naturalisés au Québec
  • Le deux tiers de la faune vertébrée du Québec peut être observée au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles
  • Il y a 92 espèces animales et végétales en péril sur le territoire du Parc
  • L’activité préférée des visiteurs : une balade sur l’eau
  • Plus jeune, Anaïs Boutin se destinait à une carrière d’acrobate de cirque
  • En 1998, un statut de Refuge faunique a été accordé par le gouvernement du Québec à dix des îles du Parc, ce qui correspond à 26 hectares de terrain. L’équipe travaille actuellement pour y ajouter 500 hectares additionnels.
  • Léo, une tortue serpentine, a été récupéré par le Parc le 24 août 2018 pour une longue convalescence due à des blessures majeures. Après plusieurs mois de soins, Léo a finalement obtenu son congé et est retourné dans la nature le 7 août 2019.