Isabelle Vallée
Blogueuse-curieuse et fouineuse

Professionnelle et passionnée de marketing 2.0, Isabelle Vallée a longtemps contribué à la vitalité culturelle de Montréal en assurant les communications pour les plus grands événements mode de la métropole. Maintenant à son compte depuis près de 5 ans, elle accompagne les organisations dans leurs défis de présence en ligne en offrant des services de stratégie Web 360°, gestion de communauté et marketing de contenu personnalisé. En janvier 2015, Isabelle lance la plateforme culturelle lesbonsplans.ca pour laquelle elle assure le rôle de rédactrice en chef et de photographe. Curieuse, foodie, amoureuse de la culture, elle partage sur ce blogue le quoi voir, quoi faire, quoi découvrir sur la Rive-Nord, à Laval et dans les Laurentides.

Rien ne destinait la famille Dougnon à se lancer dans la fabrication de crêpes, mais un jour, tous les éléments se sont alignés pour faire de ce rêve, une réalité! Je me suis déplacée dernièrement dans le secteur de Sainte-Dorothée à Laval pour découvrir ce petit secret bien gardé de Laval : l’Antre-Nous Crêperie Bistro. Un petit restaurant qui vous fait voyager en Bretagne le temps d’une bonne crêpe. Rencontre remplie de sourires et de rires avec Gabrielle Dougnon, la chef propriétaire de l’Antre-Nous, et sa charmante famille qui met la main à la pâte pour vous servir des crêpes bretonnes … hors du commun.

Gabrielle, comment est venue cette idée de l’Antre-Nous et d’où vient le nom?

Il y a plusieurs années, je suis partie vivre à Paris afin de poursuivre ma carrière en design de mode. Je travaillais alors au service marketing d’une compagnie spécialisée en mode féminine. Durant ce périple, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, qui est originaire de Bretagne. J’ai donc eu la chance de découvrir la Bretagne et la gastronomie bretonne, et les deux sont vite entrées dans mon coeur. Dès que je suis arrivée en Bretagne, je me suis rapidement sentie comme chez moi. L’idée de revenir nous installer au Québec vient de mon mari. Il est enseignant et lors d’un voyage ici, il a exprimé le désir de s’installer et travailler au Québec. De mon côté, le milieu de la mode m’intéressait un peu moins. Ça ne « fitait » plus tout à fait avec mes valeurs. Je souhaitais vraiment réunir les membres de ma famille autour d’un projet commun et rassembleur afin de pouvoir passer plus de temps avec eux. C’est lors de notre mariage en Bretagne que le déclic s’est vraiment fait. Nous avions alors invité une crêpière du village pour faire des crêpes pour le brunch. Tout le monde lui posait des questions, s’intéressait à son métier. C’est vraiment à ce moment que l’idée de « peut-être un jour » avoir une petite crêperie à nous a commencé à germer.

Il faut savoir que j’ai toujours vécu à Sainte-Dorothée (nous nous sommes installés ici avec mes parents alors que je n’avais que cinq ans). J’ai donc une belle histoire d’amour avec le quartier et d’y ouvrir notre crêperie me paraissait tout naturel. L’Antre-Nous, avec un A, vient de l’association Antre (qui signifie une petite tanière, un abri) et du fait que le local ici est un peu à l’écart de la rue. Ça nous a inspirés, c’est aussi un jeu de mots (rires)!

Comment décrirais-tu le menu de l’Antre-Nous?                         

Tout d’abord, il faut savoir qu’on fait une grande distinction entre notre menu du jour et notre menu du soir. Le jour, on transforme le traditionnel déjeuner américain (deux œufs, bacon, saucisses, patates) pour plutôt présenter des variantes à l’intérieur même de nos crêpes. La surprise est donc vraiment dans la crêpe. Pour donner un exemple, on fait une crêpe bretonne bénédictine, ce qui est assez unique, disons-le. Pour le lunch, on propose des potages maison faits avec de vrais légumes frais ainsi que de belles salades repas (et le plus possible, on s’approvisionne après des maraîchers de Laval qui sont nombreux dans le secteur) et des crêpes, évidemment. Le midi, on invite les gens à composer leur propre crêpe. Ainsi, tout le monde peut manger ce qu’il souhaite et ça donne parfois des créations très originales. En soirée, on propose un menu plus bistro (apportez votre vin) avec des tartares et évidemment, des crêpes salées et sucrées.

À noter que les crêpes salées (crêpes de sarrasin), salades et tartares sont servis ici sans gluten! On propose également de la saucisse sans gluten qui provient de la Boucherie Robert située de l’autre côté de la rue.

Décris-moi une journée typique de chef propriétaire

Le matin, ma mère et moi arrivons 30 minutes avant toute l’équipe pour faire notre petite réunion. Ma mère, c’est vraiment le cœur de l’entreprise! Tout part de ses idées, inspirations; c’est vraiment une « cuisine de maman » qu’on propose ici, et les gens adorent ça! Nous sommes fermés les lundis et mardis pour faire la grosse préparation, mariner nos magrets de canard, faire nos fonds de sauce. Le mercredi, on reçoit nos légumes, les herbes fraîches. Je m’occupe aussi de rappeler les gens pour les réservations de groupe (réservations pour 35 personnes et plus sont offertes). Souvent (pratiquement au quotidien), il faut aussi redresser le plan de cuisine selon le menu comme notre cuisine est vraiment mini.

Comment fais-tu pour demeurer à l’affût des nouvelles tendances ?

On est pratiquement abonnés à tous les magazines de tendances culinaires (rires)! Aussi, nos fournisseurs nous conseillent et on est aussi beaucoup à l’écoute de nos feelings. On a d’ailleurs un grand réseau de « goûteurs professionnels » composés des membres de notre famille, nos voisins et nos amis à qui on fait souvent tester de nouvelles recettes et créations.

Un plat à essayer absolument au restaurant?

La crêpe à la fleur de sel! C’est une crêpe qui est au menu depuis nos tout débuts, mais c’est aussi une des crêpes les plus appréciées de notre clientèle. C’est une crêpe de froment qui inclut notre spécialité composée de notre caramel au beurre salé fait maison, d’une crème chantilly maison, de fraises et d’amandes grillées. Un pur délice!

Vidéo: Gabrielle vous partage sa fameuse recette crêpe à la fleur de sel !

Enfin, quelle est la meilleure table de votre restaurant?

Pour les couples, même ceux avec un jeune enfant, qui recherchent une belle intimité, c’est la table derrière le petit foyer (table B9). Pour les groupes de quatre, c’est la table B1 qui est au deuxième étage. Sinon l’été, c’est la terrasse!

Quelle formation as-tu suivie pour être crêpière?

En Bretagne, n’est pas crêpier qui veut! Il y a vraiment plusieurs écoles de crêperie là-bas et c’est vraiment précis, car la crêpe représente un volet spécifique de la cuisine bretonne. Afin d’acquérir les connaissances nécessaires à la tenue d’une vraie crêperie, j’ai fait un stage de sept jours à l’École Blé Noir (où est offert un programme complet dédié spécifiquement aux gens désirant ouvrir des crêperies à l’extérieur du pays). C’est là que j’ai appris tous les rudiments de la crêpe, du choix de son sarrasin et ses équipements aux problèmes qu’on peut rencontrer dans la préparation des crêpes et au service des crêpes. Ça va même jusqu’à recréer l’ambiance d’une crêperie! En plus, comme nous avons suivi nos cours de barista, nous servons aussi de très bons cafés à l’Antre-Nous.

En passant, si cela peut intéresser vos lecteurs, le métier de crêpier est un excellent moyen de voyager et de travailler, car il y a beaucoup de demandes pour ce métier!